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Femmes debout contre les violences de la justice et de la police !

Compte-rendu de notre quatrième café : « Femmes debout contre les violences de la justice et de la police ».

    L’activité militante fait qu’on doit vite réagir, vite communiquer, vite s’organiser. Et avec tout ça, il est compliqué de prendre le temps de se retrouver en non-mixité entre femmes et de dire les choses, de parler et d’exprimer à quel point les violences policières sont traumatisantes.

     

    A Femmes en lutte 93, notre mot d’ordre est : « Femmes exploités, sans-papiers, des quartiers populaires, sortons de l’ombre ». On considère que se réunir entre femmes est une arme essentielle pour faire entendre nos voix et organiser nos combats. Nous avons donc décidé d'organiser un café pour donner la parole aux femmes concernées par les violences de la police et de la justice, des femmes avec qui nous luttons toute l'année.

     

    Ce café a été très riche, avec de nombreux témoignages. Ce compte rendu en présente quelques morceaux choisis. Notre objectif sur le long-terme est de continuer à réunir toutes ces femmes, pour réaliser une brochure, pour rendre compte des situations vécues par les femmes mais aussi se donner des armes pour créer des solidarités et connaître nos droits. Bonne lecture !

    Pour les femmes des quartiers populaires, le rapport à la Police et la Justice touche pratiquement toutes les familles. C’est la triple peine : perquisition, prison, parloir. Les femmes représentent le premier système de soutien quand les violences policières touchent les hommes.

    Partout dans le monde, les femmes sont confrontées aux violences de la police et la justice :

    • Les femmes exilées et migrantes subissent les expulsions, les centres de rétention, les contrôles, la police des frontières Frontex.
    • Les femmes militantes subissent directement la violence de la police : aujourd’hui, tu ne peux plus te dire que tu vas en manifestation et que tu seras tranquille.
    • Même dans une grève (ONET, Holiday Inn, Park Hyatt Vendöme…), la police vient en relais des patrons. Et les femmes en subissent les conséquences.
    • Les femmes s’organisent et affrontent directement la police ou l’armée en Palestine, en Turquie, au Kurdistan, aux Philippines, en Amérique latine…

     

    En France, les femmes sont à l'avant-garde de la lutte contre les violences de la police et de la justice. On pense par exemple à :

    • Marie-Reine : femme noire et mère de famille tabassée par la police à Agen. Personne ne s’est mobilisé pour elle pendant un an. Pire encore, personne n’a voulu la croire parce que « obligatoirement, elle a dû faire quelque chose pour récolter la violence de la police ».
    • Amal Bentounsi : fonde "Urgence notre police assassine" après la mort de son frère Amine Bentounsi, tué par la police en 2012.
    • Zohra Kraiker : mère de famille tabassée, harcelée, menacée par la police depuis qu’elle s’est interposée entre les flics et son fils qui se faisait violenter par la police.
    • Geneviève Bernanos : mère des accusés dans l’affaire du quai de Valmy, qui se bat contre l’acharnement de la justice et les violences du système carcéral.
    • Et à toutes les mères, sœurs, tantes, conjointes, victimes, qui se battent pour la justice et la vérité : Ramata Dieng du collectif Vies Volées, Assa Traoré du Comité Vérité et Justice pour Adama etc ...

     

    On ne peut pas le nier, les personnes issues de l’immigration, arabes et noires, sont les cibles privilégiées de la police. On peut citer à ce propos, le livre 100  portraits contre l’état policier du collectif Cases Rebelles. Il faut aussi comprendre que pour les jeunes des quartiers populaires les violences policières, c’est le quotidien.

     

    Pour les femmes des quartiers populaires, le rapport à la Police et la Justice touche pratiquement toutes les familles. C’est la triple peine : perquisition, prison, parloir.  Les femmes représentent le premier système de soutien quand les violences policières touchent les hommes. Mais elles aussi subissent les violences de la police et de la justice et toutes les conséquences de ces violences dans leur vie.

     

    Les femmes violentées et tuées par la Police restent encore oubliées des luttes contre les violences de la police et de la justice. Aux États-Unis par exemple, des militantes afro-américaines ont créé un mouvement « Say her name » (Dites son nom) pour dire le nom des femmes noires victimes de la police, et mettre fin à l’invisibilisation de ces femmes dans les luttes contre les violences policières. Elles considèrent que ne rien dire, c’est les tuer une deuxième fois. 

     

    Voici des extraits de témoignages exprimés lors de ce café :

     

    Djamila, militante de la Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers

    Quand je vois écrit Égalité, Fraternité et… Ah bah, je l’avais oublié : Liberté. Je me dis que c’est un placard publicitaire ! Mais bon, ce n’est pas interdit de rêver : mais en fait, c’est un cauchemar !

    « Nous les étrangers, les étrangères, on a quitté notre pays avec l’idée que la France était un pays de droits. Mais là, ça fait peur. Quand je vois écrit Égalité, Fraternité et… Ah bah, je l’avais oublié : Liberté. Je me dis que c’est un placard publicitaire ! Mais bon, ce n’est pas interdit de rêver ! Mais en fait, c’est un cauchemar !

    L’occupation de la basilique était un moment très chaud. Je suis de nationalité étrangère, j’ai vécu le terrorisme. Et ce jour-là, ils m’ont fait revivre un moment de terrorisme. Les policiers ont détourné le problème, notre problème de sans-papiers. Ils nous ont tabassés, ils sont venus en force avec du matos très lourd, c’était une attaque ! C’est trop difficile d’expliquer. 

    Les images de ce jour-là reviennent. C’est la haine de la police envers une population. Ils sont venus armés et nous on avait les mains libres, vides. Ils nous ont chassés à coups de matraques. Il y avait plus de policiers que de sans-papiers, il y avait des camions… J’ai été très choquée, dimanche 18 mars 2018, je ne pensais pas vivre ça en France, dans un pays des droits. La réalité est autre que ce qui est placardé. »

     

    Récits de l'occupation de la Basilique du 18 mars 2018.

     

    Une sympathisante de Femmes en lutte 93 témoigne de l'arrestation de son conjoint

    il faut se faire à l’idée qu’il faut créer une unité, créer des ponts entre les quartiers populaires et les militants. Certains militants qui ont vécu les violences policières se sont rendus compte que les quartiers populaires vivent ça tout le temps !

    « J’ai vécu une perquisition : des hommes cagoulés, armés de fusils d’assaut, équipés de gilets par balles, 12 flics pour 2 personnes ! Il a fallu 30 minutes pour qu’on nous parle et qu’on nous dise pourquoi ils étaient là. Ils ont tous cassé devant nos yeux. Ils ont dû arrêter car sinon il n’aurait pas pu sortir. Après, je me suis rendue compte que j’avais déjà vécu ça, dans mon pays. 

    Durant toute la perquisition, je n’ai pas arrêté de parler jusqu’à ce qu’ils me disent pourquoi ils étaient là. J’ai reçu une menace avec une arme pointée contre moi.

    En ouvrant la fenêtre, j’ai vu qu’il y avait pleins d’hommes armés en bas, des fourgons. Malgré ça, j’ai crié : « police fasciste » ! J’aurais pu me faire embarquer. 

    Ils sont hypocrites. Ils veulent humilier. Être immigrée est un péché pour eux. On est dans un tournant de la lutte, il faut se faire à l’idée qu’il faut créer une unité, créer des ponts entre les quartiers populaires et les militants. Certains militants qui ont vécu les violences policières se sont rendus compte que les quartiers populaires vivent ça tout le temps ! »

     

     

    Geneviève Bernanos

    On cherche à isoler les femmes, les familles de victimes. J’ ai rencontré beaucoup de femmes lors des visites en prison. Au parloir, on n’a pas le droit d’avoir un papier ou un crayon. Alors, je compte le nombre d’hommes, de femmes, d’enfants, de bébés. Et je mémorise ces quatre chiffres. Les femmes sont toujours les plus nombreuses. Les femmes sont les premières à aller en prison rendre visite à leurs proches. Il y au maximum 25% d’hommes. Il y a eu plus d’hommes pendant la neige et la grève des matons.

    «  Les quartiers sont les laboratoires de toutes ces violences depuis des années. On peut toutes se retrouver dans les témoignages : humiliations, perquisitions.

    Mes fils sont militants politiques, mais malgré ça c’est difficile de se faire un réseau. Leurs arrestations sont particulières car elles ont été beaucoup médiatisées. On les faisait passer pour des casseurs, sans idées et sans démarche politique à défendre. Avec tout ça, j’ai mis du temps à comprendre d’où venaient mes fils. Ils ont des combats politiques que l’État passe son temps à nier, à décrédibiliser. Je viens d’une génération pour qui c’est important de militer.

    En tant que mère, j’ai élevé mes enfants pour qu'ils participent à leur manière à la construction du monde dans lequel ils veulent vivre. Puisque c’est de ma responsabilité s’ils sont militants, j’ai envie de dire qu’il faut alors aussi me mettre en prison !

    Après les arrestations, pour de nombreuses familles (et ça n'a pas été mon cas) c’est difficile de réussir à garder son travail, il n’y a pas de réseau de solidarité. C’est perçu comme une honte d’avoir un enfant, un proche en prison.

    Lors de la perquisition chez moi, une vingtaine de policiers sont intervenus. Ce n’était pas justifié. Une convocation aurait coûté moins cher. Ils connaissaient très bien l’emploi du temps de mon fils et pouvaient le contacter à tout moment. Cette action, est faite pour humilier les familles et les isoler de leur réseaux de voisinage.

    Je garde la tête haute face à mes voisins et moi j'ai suffisamment de réseaux pour tenir, ce qui n'est pas le cas de nombreuses familles dans les quartiers.

    La perquisition est aussi une méthode pour isoler les familles. Je ne déménagerai pas. 

    On cherche à isoler les femmes, les familles de victimes. J’ ai rencontré beaucoup de femmes lors des visites en prison. Au parloir, on n’a pas le droit d’avoir un papier ou un crayon. Alors, je compte le nombre d’hommes, de femmes, d’enfants, de bébés. Et je mémorise ces quatre chiffres. Les femmes sont toujours les plus nombreuses. Les femmes sont les premières à aller en prison rendre visite à leurs proches. Il y au maximum 25% d’hommes. Il y a eu plus d’hommes pendant la neige et la grève des matons.

    Il faut se battre pour avoir un rendez-vous, pour apporter le linge propre chaque semaine, et ramener le linge sale pour le laver. Qui peut se le permettre ? Souvent, les prisonniers n’ont qu’une visite par mois, et nombreux sont ceux qui n'ont personne. Ils se débrouillent pour laver leur linge dans les lavabos. 

    Pour les familles qui n’ont pas les moyens pour pendre un avocat, je voudrais monter un comité d’auto-défense et de soutien des familles. 

    On vit entre les parloirs, le travail, etc… Il faudrait monter des permanences dans les prisons, là où sont les femmes, aux portes des prisons et s'échanger nos informations pour s'entraider

    Beaucoup de mamans disent « au moins, je sais où il est ». Elles acceptent la peine. 

    Mon fils a refusé de faire appel car Kara, une militante transgenre, était prisonnière à Fleury, à l’isolement dans une prison d’homme. Une procédure d’appel aurait pris des années. Il n’y a pas eu d’appel parce qu'il était impossible pour ses camarades de lui faire vivre un jour de plus dans cette situation. »

     

     

    Zohra Kraiker

    Avec ma garde à vue, j’ai vécu ce qu’ont vécu mes enfants. J’étais avec des jeunes que je connaissais de mon quartier. C’est sale, il y a une odeur d’urine. Il fait froid. Heureusement que j’étais avec les jeunes. C’est un gamin qui m’a donné son matelas.

    «  C’est beaucoup d’émotions d’entendre ces témoignages. 

    Le 14 Décembre 2015, mon fils Bilal est agressé par la BST. Depuis ce jour-là, ma vie et celle de ma famille c’est « la justice et nous ». 

    Aujourd’hui, Wassil est sous contrôle judiciaire. Il a 17 ans et il avait 14 ans quand tout ça a commencé. Bilal ne vit plus chez moi. 

    Je reste digne. Ça a remué toute la famille, ça nous a travaillé l’esprit, le corps. J'étais loin d'imaginer l'ampleur que ça allait prendre. Il me paraissait évident de m’immiscer et de demander justice.

    Mais je ne regrette rien ! Au début je voulais juste faire du bruit, qu’on en parle. Avec le recul je me rends compte que c’est plus compliqué. Mes fils avaient l’interdiction de voir leurs copains ! Aujourd’hui les jeunes du quartier sont presque tous en prison ou assignés à résidence ailleurs, délocalisés chez des membres de leur famille, loin, avec interdiction de revenir au quartier. C’est comme ça maintenant.

    On a porté plainte contre la police et tout nous est retombé dessus. 

    On a connu les gardes à vue, la prison, le racisme, le harcèlement…

     

    Ils s’attaquent à moi, à mes enfants, ils sont tout le temps là ! Au quotidien ! 

    Au commissariat, on te fait bien comprendre qu’on ne t’aime pas. Une femme de policier était là une fois son enfant dans les bras et elle aussi m’a fait comprendre qu’elle ne m’aimait pas ! Leurs enfants grandissent dans la valorisation de la violence !

     

    Je suis une fille d’immigrés et on subit le racisme de l’État.

    Les policiers ont jeté la carte d’identité de Bilal à terre. C’est une manière de te rappeler que tu n’es pas vraiment Français.

    Je suis née ici et à aucun moment je ne me suis pas sentie française. J’ai mes origines, ma culture, ma religion mais je suis française ! 

     

    En janvier 2018, j’ai fait 24h de garde à vue. 

    J’ai été accusée de « violences sur les forces de l’ordre » parce que je me suis interposée lors d’un contrôle violent de jeunes de mon quartier, dans mon immeuble.

     Il y a une présence permanente de la police. 

    Quand il me cherchait ils ont appelé mon employeur. Je dormais plus. Tu te rends compte de l’humiliation ? Tu ne vis plus. C'était surréaliste. Le point final c'était de s'attaquer à moi et de se venger tout simplement du bruit médiatique.

    Je suis vacataire, en Février j’ai reçu 300€ au lieu de 900/1000 que j’ai dans les meilleurs mois. 

    Mon fils est venu me chercher au travail, paniqué, des copains l’ont alerté que la police me cherchait. Ils m’ont cherché partout, je le savais, ils voulaient me mettre en garde à vue, « agression sur personne dépositaire de l’autorité publique», ils sont venus jusqu’à mon travail ! Mais malgré tout ça je suis retourné travailler, j’ai rien à me reprocher.

    Avec ma garde à vue, j’ai vécu ce qu’ont vécu mes enfants. J’étais avec des jeunes que je connaissais de mon quartier. C’est sale, il y a une odeur d’urine. Il fait froid. Heureusement que j’étais avec les jeunes. C’est un gamin qui m’a donné son matelas.

     

    J’ai dit à la procureure que j’avais peur. Elle me dit qu’apparemment je m’immisce dans les contrôles de police. Je lui explique que j’en viens à me dire que je dois déménager et elle me soutient : « oui, déménagez ». Tu te rends compte, c’est à moi de partir ! 

     

    Ma condition de femme c’est de subir chez moi, dehors, au boulot. Tu passes ta vie à te défendre, mais tu n’es pas Super Woman. Tu vis une forme de prison. C’est super compliqué d’avancer avec tout ça. Mais être présente aujourd’hui, parler, s’unir, ça soulage. Et le conseil que je donne, c’est surtout ne restez pas seule !

    Avant que mon fils aille en prison, je ne connaissais pas la prison. 

    Ris-Orangis, Fresnes, chaque prison à un système. 

    Il faut savoir qu’il y a un marché dans les prisons. La prison te fournit une base et pour le reste (pâte, légume, papier, cigarettes…), il faut payer. Ce n’est pas le prix du marché. Ce marché, personne n’en parle. 

    Quand tu es un jeune adulte, on n’appelle pas tes parents pour dire leur dire que tu as été arrêté ou emmené en GAV. J’ai cru que mon fils était mort. Je ne savais pas où il était. 

    C’était sa première garde à vue adulte. Quand tu sais où il est, tu souffles. 

    Mais à partir de là, il faut s’armer de courage parce que pour aller à la prison il y a déjà la distance. Après, tu dois attendre que son numéro d’écrou lui soit attribué. Sans ça tu es considéré comme un arrivant et donc tu n’as le droit à rien. 

    La première fois que j’y aie été, c’est une femme qui m’a aidé. J’étais choquée de voir autant de femmes et autant de bébés. Elles sont très jeunes. 

    Tu fais une demande de visite, mais on ne te dit jamais que c’est accepté. 

    Ça m’a couté énormément : 2000-3000€ au moins.

     

    Après les perquisitions, je ne dormais plus dans ma chambre. J’entends des bruits tout le temps.

    Oui, t’es traumatisée. Tu entends une sirène et tu te dis qu’ils reviennent. Mais de toute façon, ils finissent toujours par revenir. Ils sont une dizaine à chaque fois, armés jusqu’aux dents.

    Tu n’oses même plus être en culotte ou nue chez toi parce que tu as peur.

    Ma condition de femme c’est de subir chez moi, dehors, au boulot. Tu passes ta vie à te défendre, mais tu n’es pas Super Woman. Tu vis une forme de prison.  C’est super compliqué d’avancer avec tout ça. Mais être présente aujourd’hui,  parler, s’unir, ça soulage. Et le conseil que je donne, c’est surtout ne restez pas seule ! »

     

     

    Le lien vers la collecte pour Marie-Reine : https://www.okpal.com/soutenons-marie-reine.

    La page Facebook du Comité de Vigilances contre les violences policières à Pantin (à l'initiative de Zohra Kraiker, sa famille et leurs soutiens) : https://www.facebook.com/CVCVPP93/.

    Plus d'infos sur le livre 100  portraits contre l’état policier du collectif Cases Rebelles : http://www.cases-rebelles.org/100-portraits-contre-letat-policier/.

    Collectif des Mères Solidaires dont fait partie Geneviève Bernanos : https://www.facebook.com/Meres.Solidaires/

     

    Femmes debout contre les violences de la justice et de la police !
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    Tag(s) : #Violences policières
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